Retrouvez ici en une image et quelques mots les petites anecdotes qui font la grande histoire du village.
Cette rubrique paraît également dans la Gazette.
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La bâtisse dite « Le Merlet » était située dans le parc du même nom jouxtant l’actuelle mairie. Elle fit souvent office de lieu d’asile : lors de la seconde guerre mondiale, des enfants venus des quartiers populaires vinrent s’y réfugier tandis que Toulouse était sous les bombardements en 1944. Plus tard, la bâtisse accueillit des personnes âgées : la maison de retraite ferma au début des années 1980. Un bâtiment contigu au Merlet abritait quant à lui l’ancienne mairie. Devenus trop insalubres et vétustes, les locaux furent détruits en 2007. |
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Il fallut attendre 1978 pour que s’ouvre à Pechabou la première classe de maternelle, dans des préfabriqués, d’abord, puis plus tard, dans les locaux de l’ancienne mairie (ils hébergent aujourd’hui le restaurant scolaire). |
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" Aujourd'hui âgée de 89 ans, Marcelle Lacroux née Roc, issue d'une longue lignée de Pechaboliens, se souvient que la plaine de l'Hers était noyée sous un épais brouillard en ce jour de novembre1928. Son père, Guillaume Roc, paysan de son état au lieu-dit des Graves, sur la commune de Pechabou, venait demettre le cheval au pré. Il avait rejoint sa femme et sa filledans la maison quand un bruit se fit entendre dans les airs,d'abord lointain, puis terriblement près et puissant jusqu'à faire trembler le toit. |
Ils se sont rués au dehors. De la voix, le père tentait de calmer le cheval quand une silhouette a émergé de la brume en répétant : « Où suis-je ?». Marcelle a oublié si l'homme portait combinaison et casque de cuir, mais elle se rappelle qu'il se présenta comme étant Antoine de Saint-Exupéry, pilote de l'Aéropostale en provenance d'Alicante. Il expliqua à ses hôtes improvisés que, trompé par la visibilité quasi-nulle et à défaut de phare pour le guider, il avait atterri dans ce pré, pensant être arrivé à Montaudran. Le père de Marcelle accompagna celui qui n'était pour l'heure encore qu'un inconnu à l'écluse de Vic où se trouvait un téléphone. Des mécaniciens vinrent réparer l'appareil qui resta deux jours face au talus où il avait failli capoter. Le jour du décollage, Marcelle raconte que l'aviateur la prit dans ses bras et l'assit sur l'aile gauche du biplan, où elle ne se sentit guère rassurée. Puis l'avion pétaradant disparut dans les airs. Ce n'est que plus tard, quand la notoriété littéraire rendit célèbre Saint-Exupéry, que relation fut faite entre l'auteur du Petit Prince et cet atterrissage forcé. Maintes fois raconté, l'événement n'apparaît ni dans l'histoire de l'Aéropostale, ni dans aucune biographie. Il demeure néanmoins inscrit dans la mémoire de Pechabou et plus solidement encore dans l'esprit de Marcelle, qui reste seule à pouvoir témoigner." Publié dans Sicoval Info n°71, sept-oct 2013 |
Pendant la deuxième guerre mondiale, la commune de Pechabou ne fut pas endeuillée. Germaine et Maurice Steff, arrivés dans le village en 1939, financèrent l’achat de la statue de Notre Dame de l’Assomption, pour la remercier de sa protection durant les années de Guerre. Elle fut installée au centre du village afin que chacun puisse s’incliner devant elle en partant aux champs. L’inauguration officielle de la statue eut lieu le 15 août 1944. Pendant la cérémonie, des soldats allemands en fuite entrèrent dans le village : après la débarquement des alliés en Normandie, le repli des occupants avait commencé et les soldats étaient à la recherche de vélos pour se déplacer plus rapidement. Les habitants ayant caché les leurs, leur récolte pechabbolienne fut maigre. Les soldats repartirent donc, au grand soulagement des habitants. |
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En mars 1995, sous l’égide de la municipalité, naissait l’association Un chien pour un aveugle. Elle fédéra tous les acteurs du village - élus, empoyés municipaux, associations, habitants, autour d’un but commun : participer au financement de l’éducation d’un chien-guide. La somme était énorme - 120 000 francs de l’époque. Les volontés l’étaient tout autant : pendant 3 ans, les manifestations s’enchaînèrent pour récolter les fonds nécéssaires. - organisation d’un certificat d’études, soirée gospel, bal masqué, participation à Garona, la célébre descente en radeau de la Garone...En 1996, la chaîne télévisée TLT mettait en lumière l’initiative au cours de son émission « Coup de coeur ». En février 1999, ayant atteint son objectif, l’association fut dissoute : lors d’une grande soirée à la Salle des Glaces, Menota était confiée à sa nouvelle maîtresse. |
" Vous tous, gens de Pechabou, avez participé à Un chien pour un aveugle, écrivait alors la présidente de l’Ecole des chiens-guides. Pour avoir si bien compris le sens du mot partage, soyez de tout coeur remerciés. Croyez, Mesdames ![]() |
Le 16 février 2013, la commune inaugurait son Monument du Souvenir en présence du Ministre chargé des anciens combattants, de la Députée de circonscription, de la Conseillère générale du canton, ainsi que de personnalités politiques locales et de nombreux habitants. | |
Le Monument, qui porte l'épigraphe "Savoir, c'est se souvenir", s'érige désormais au cœur du vieux Pechabou, comme un hommage à tous ceux et celles qui ont fait l'histoire de la commune, par leur sacrifice ou, plus discrètement, par leurs contributions quotidiennes à la vie du village. Témoignant de ce pont jeté entre les générations, de jeunes stagiaires de la préparation militaire marine de Toulouse étaient venus former une haie d'honneur sous la direction de leur enseigne de vaisseau. Les membres du Conseil municipal des jeunes ont quant à eux lu des extraits du journal rédigé par un Pechabbolien mobilisé lors du conflit mondial de 1914-1, auxquels répondait la déclamation de strophes tirées de poèmes d'Aragon sur la paix, comme une joute verbale entre l'horreur de la Guerre et l'espoir de paix. La cérémonie s'est terminée avec l'interprétation du Chant des partisans par des élèves de l'école élémentaire. |
22 décembre 1993 : parents et enfants sont rassemblés sur le terrain jouxtant l’école. Une certaine fébrilité agite les petits, tandis que les grands se demandent quelle sera cette surprise dont on leur a parlé. Quand soudain... Grondement sourd, tâche dans le ciel...Un hélicoptère s’approche, de plus en plus près, de plus en plus bas...Est-ce possible? Il se pose sur le terrain, juste à côté des écoles, juste à côté des élèves ébahis et de leurs parents médusés. L’excitation grimpe encore d’un cran quand, de cet oiseau de fer émerge un bonhomme à la barbe et au costume familiers : le Père Noël en personne, venu spécialement pour les enfants de l’école ! Vingt ans plus tard, les petits devenus grands se souviennent encore de ce jour où le Père Noël est réellement descendu du ciel. La surprise avait été préparée par M.Ribes, de l’Association des Parents d’Élèves, après 3 ans de contacts avec l’armée de l’air. Cette visite atypique s’inscrit dans une sorte de tradition pechabbolienne : quelques années auparavant, c’est en calèche que le Père Noël était arrivé à l’école. Ce qu’il n’a pas dit aux enfants, c’est que, sur le chemin, en empruntant la RN 113, il avait bien failli finir dans le fossé... |
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Merci à M.Speciel, correspondant de La Dépêche à l'époque, pour la copie de cet article.
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13 octobre 1761 : rue des Filatiers, à Toulouse, des cris se font entendre chez les Calas : le fils aîné, Marc-Antoine, est retrouvé mort. Les membres de la famille présents ce soir-là ainsi qu’un ami de passage sont interrogés. Après avoir soutenu la thèse du meurtre par un inconnu, ils confessent avoir trouvé Marc-Antoine pendu et avoir menti pour lui éviter le traitement infamant alors réservé aux suicidés. Calvinistes dans un environnement catholique, les Calas se trouvent alors dans la tourmente d’une affaire aux accents de fanatisme religieux. Accusé d’avoir tué son fils pour l’empêcher de se convertir au catholicisme, Jean Calas est torturé, étranglé puis brûlé en 1762. |
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Convaincu de l’innocence du père de famille, Voltaire parvient à prouver l’erreur judiciaire et transforme l’affaire en symbole : publié en novembre 1763, son Traité sur la Tolérance connaît un retentissement considérable malgré l’interdiction dont il est frappé et, le 9 mars 1765, Jean Calas est réhabilité. Cette affaire a pour conséquence immédiate la suppression de la fête annuelle par laquelle Toulouse célébrait la guerre civile et le massacre de Protestants survenu en ses murs en mai 1562. L’intervention de Voltaire, quant à elle, est considérée comme ayant joué un rôle dans la signature de l’Édit de Tolérance en 1787 laissant leur liberté de culte aux Protestants.
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14 novembre 1998 : Fabala, âgée de 21 mois, et sa mère atterrissent à Toulouse. C’est alors le début une longue histoire de solidarité qui permettra à cette petite Sénégalaise, de recouvrer la vue et de guérir... |
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« L’histoire commence lorsque le maire Georges Karsenti me demande de trouver une école à St Louis du Sénégal pour établir un jumelage, raconte Jacques Blandy, Pechabbolien passionné d’aviation et organisateur du rallye aérien Toulouse-St Louis du Sénégal. J’ai donc trouvé l’école et pris rendez-vous avec son directeur. Le jour de mon arrivée, il m’attendait avec une petite fille : c’était Fabala. Elle avait été énucléée de l’oeil droit et son oeil gauche était menacé. Le directeur, son père, m’explique alors que sa fille est atteinte d’un cancer de la rétine et me demande de l’aide. Rentré à l’hôtel avec le dossier médical de la petite, je demande conseil à un ami médecin : « Il y a peu d’espoir », me répond-il...J’étais bouleversé. Mais rien n’était joué : j’ai donc pris contact avec les autorités consulaires de Saint Louis, contacté le secrétaire d’État à la Santé Bernard Kouchner...et en novembre 1998, j’ai ramené Fabala et sa mère en France. Elles ont d’abord été hébergées à Pechabou, chez Georges Karsenti et Rémi Lebouteiller, adjoint au maire, puis ont obtenu une chambre à l’ASEI à Ramonville. Fabala a subi plusieurs mois de soins à l’hôpital des enfants et, le 21 mars 1999, je l’ai ramenée au Sénégal.» Avec l’aide du ministre Philippe Douste-Blazy, d’autres soins, prodigués à Paris à l’hôpital Curie, seront encore nécessaires avant que le mal ne soit stabilisé puis endigué. « Fabala a eu 18 ans le 19 février. Elle passe son bac en juin », conclut dans un sourire Jacques Blandy, son protecteur. Elle va très bien. Dans une lettre de remerciement à tous ceux qui ont apporté leur aide à sa fille, M.Fall, le père de Fabala, écrivait: « L’homme est décidément le remède de l’homme ». |
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